Stay informed Subscribe here
Inde

Quatre Questions adressées à Dr. Dusmanta Kumar Giri

A l'occasion des élections parlementaires en Inde, 814 millions d'électeurs sont priés de faire leur choix.

A l’occasion des élections parlementaires en Inde, 814 millions d’électeurs sont priés de faire leur choix.

1) Pensez-vous que l’Inde ait une chance d’avoir un gouvernement stable au vu des structures de la coalition ?

Dr. Dusmanta Kumar Giri: Oui, l’Inde aura un gouvernement stable constitué d’une coalition.  La domination de grands partis uniques est en déclin. Depuis 1977, l’Inde a fait l’expérience de gouvernements de coalition. Jusqu’en 1999, ils n’étaient pas stables. Le Congrès national indien dirigé par une famille ne cessait de rebondir. Mais à partir de 1999, la politique de coalition a été stable et s’est maintenue au pouvoir.  En 1999, le parti Bharatiya Janata a formé l’Alliance démocratique nationale (NDA) constituée de 19 partis politiques.  Le gouvernement formé par la NDA est resté au pouvoir pendant les cinq années prévues par le mandat. L’Alliance progressiste unie (UPA) dirigée par le parti du congrès était constituée de 22 partis.  Cela a permis de former un gouvernement stable de 1999 à 2004.  L’UPA était composée de neuf partis et s’est maintenue pendant tout le mandat de 2004 à 2009. Les électeurs indiens ne soutiennent ni les partis, ni les hommes politiques qui ne seraient pas en mesure de fournir un gouvernement stable. Les partis sont aussi prudents en raison des élections de mi-parcours qui sont coûteuses et provoquent la perte de ressources importantes – sur le plan humain et matériel.

 

2) Quel impact le thème de la lutte contre la corruption a-t-il sur les campagnes électorales des partis participants ?

Dr. Giri: La corruption est un grand facteur de division entre les partis traditionnels et les nouveaux partis politiques. Les anciens partis constitués avant 2004 sont tous sur la défensive en matière de corruption, les nouveaux partis les attaquent de manière agressive. Le parti du congrès est la plus grande cible des attaques car c’est le parti le plus corrompu du pays, et c’est celui qui est resté le plus longtemps au pouvoir. Dans le dernier gouvernement, le premier ministre était trop affaibli car Sonia Gandhi était celle qui détenait les véritables rênes du pouvoir.  Dès lors, les ministres du gouvernement ont perdu le contrôle et la corruption a par conséquent augmenté.

 

3) L’Inde bénéficie d’une forte croissance économique. Dans quelle mesure cette croissance influence-t-elle les chances de la population de trouver un travail décent ?

Dr. Giri: La croissance économique a été bénéfique pour le travail décent.  En fait, en Inde, le fait de trouver du travail est un sujet en soi.  Le gouvernement indien a généré des emplois pour tous par l’intermédiaire d’un programme qui garantit 100 jours de travail par an au travers de la Loi nationale sur la garantie de l’emploi en milieu rural (MNREGA-Mahatma Gandhi National Rural Employment Guarantee Act).  Les conditions de travail doivent être améliorées, les salaires doivent augmenter mais la création d’emplois est la première étape. Et c’est en train de se faire.

 

4) L’Alliance progressiste est profondément convaincue que la protection sociale devrait être un droit fondamental pour tous. Pensez-vous qu’il y a des chances pour que l’Inde réalise des progrès significatifs ?

Dr. Giri: Nous sommes d’accord sur le fait que la protection sociale doit être considérée comme un « droit de l’homme ». L’Inde, un Etat fédéral, réalise des progrès inégaux dans les différentes provinces dans le domaine de la protection sociale. Certaines provinces ne bénéficient d’aucune protection. Afin de garantir la mise en oeuvre de mesures de protection sociale, il faudrait qu’une pression morale internationale soit exercée par des organes tels que les Alliances progressistes et ses partenaires tels que nous – le parti ADS & VOTERS. En tant que pays, l’Inde réagit bien à la pression morale et politico-idéologique. La croissance de l’Inde et ses ressources existantes sont appropriées pour garantir une protection sociale. Si la corruption est réduite à un minimum, si une somme d’argent astronomique est retirée des comptes des banques suisses où elle a été dissimulée, si la volonté politique est générée par une mobilisation politique intérieure et une légère pression extérieure, l’Inde pourra rapidement instaurer une protection sociale en tant que droit de l’homme fondamental.